Origines du yoga
Une philosophie
Le yoga, tel que nous le connaissons aujourd’hui en occident, est principalement basé sur une pratique corporelle. Il y a, bien sûr, de nombreuses approches. Certaines étant plus orientées sur la médiation, la relaxation. La philosophie relative à cette discipline ancestrale est plus ou moins présente dans les cours contemporains. Cependant, il n’est pas rare qu’elle en soit totalement exclue. Ce qui est un comble quand on connaît un peu l’origine du yoga.
En effet, les textes fondateurs du yoga, les Yoga sutra (environ 2000 ans), la bhagavad gita (environ 2500 ans), entre autres, parlent très peu d’une pratique corporelle. Le yoga est certainement plus ancien. Il est probablement issu de la tradition védique, antérieure à l’hindouisme, dont les premiers véda (textes sacrés) ont environ 3000 ans. Il s’agissait alors de philosophie, de questionnement spirituel.
Les Yogas sutras
Les Yoga sutras de Patanjali (auteur supposé du texte) est un recueil de 195 aphorismes, des phrases courtes, qui traitent de la manière de purifier, de pacifier le mental.
Le texte est décomposé en quatre chapîtres. Le premier évoque le (les) samadhi (il y a plusieurs étapes) ou la libération, qui peuvent être considérés comme un aboutissement pour le yogi. Il s’agit d’un état déconditionné. Libéré des comportements et pensées automatiques, le pratiquant accueille le mouvement de la vie, les changements permanents, sans inquiétude et en toute sérénité. Patanjali nous montre le chemin à suivre pour y parvenir, les écueils et la manière de les éviter.
Dans le second chapître, il est question de la pratique, des stratégies à adopter pour identifier nos conditionnements. En prenant conscience de ses peurs, de ce qui l’encombre, le mental du pratiquant va peu à peu lâcher prise.
La troisième partie du texte est consacrée à l’état de bien être qui découle de la pratique. Délivré de la dualité sujet/objet, le yogi explore d’autres états de conscience. Ceux-ci ne sont pas un but et pourraient bercer le pratiquant dans l’illusion d’une finalité. Or, dans la quatrième partie du livre, l’auteur insiste sur le fait qu’il n’en est rien. Le yogi doit se détacher de cet état de béatitude pour goûter pleinement la paix profonde, la libération ultime.
Vu comme ça, cette succinte présentation des Yoga sutras paraît complexe. Mais il en existe plusieurs versions commentées par des spécialistes. Avec des explications simples, le texte peut être tout à fait compréhensible. Bien sûr, peu nombreux sont ceux qui s’engagent pleinement dans la pratique des Yoga sutras. On comprend naturellement qu’il s’agit d’un engagement total. Encore moins nombreux sont ceux qui atteignent le but ultime, si tant est qu’il y en ait un.
Mais ce livre peut nous accompagner au quotidien. Il peut être inspirant et nous aider à voir le monde sous un autre angle. Pourquoi ne deviendrait-il pas un compagnon de route sur le chemin du yoga ?
Qu'est-ce que le yoga ?
Pour Patanjali dans les Yoga sutras, la réponse est simple :
yoga (le yoga) chitta (l’esprit) vritti (fluctuations) nirodha (arrêt)
Le yoga c’est l’arrêt de l’activité automatique du mental.
Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Il est ici question des pensées automatiques, de ces conditionnements qui nous amènent vers des pensées réflexes en quelque sorte. Des pensées d’où découlent des comportements tout aussi automatiques. Il n’est pas questiond de faire le vide dans sa tête.
Le cerveau est fait pour produire des pensées. Mais celles-ci foisonnent, la plupart du temps, de façon anarchique. Nombreuses sont celles qui surgissent spontanément, réveillées par nos expériences, nos mémoires anciennes, nos peurs… Une grande partie d’entre elles sont négatives. Elles ne sont pas toujours objectives. Elles contribuent souvent à alimenter cette agitation permanente de notre mental, les angoisses ou les traumatismes dont il devient alors très difficile de se libérer. Il semblerait que 80% des pensées du jour sont les mêmes que celles de la veille. C’est dire si nous ruminons…
Que faire pour apaiser l’esprit ?
Concrètement, nous pouvons, dans un premier temps, essayer d’identifier nos pensées récurentes. En obeservant une de nos réactions fréquente, un de nos comportements récurent, nous pouvons remonter à la pensée qui l’a provoqué. Petit à petit, nous parviendrons peut-être à repérer un certain nombre de ces pensées perturbatrices. Cette observation permanante est un entraînement de l’esprit. A chaque fois que nous prenons conscience de nos pensées, nous nous en détachons. Nous prenons ainsi de la distance. A chaque fois qu’une pensée négative ou perturbante surgit, il nous est possible de revenir à l’instant présent, à notre respiration…
C’est ce que nous faisons dans la pratique du yoga, sur le tapis naturellement. Mais il est possible d’adopter cette attitude dans la vie quotidienne. C’est à cela que nous invite Pantanjali dans cet aphorisme : yoga chitta vritti niroda. C’est simple, en apparence. En réalité c’est un travail de chaque instant. Une concentration constante qui a elle seule peut constituer le travail de toute une vie. Mais restons modestes, commençons par le premier pas. Gravissons une marche après l’autre.
Il n’y a pas de performance à atteindre et le but n’est pas la finalité. L’essentiel réside dans le cheminement.
ou faire du yoga ?
Yoga à Roussay, Sèvremoine : téléphone 06 32 22 96 22
Yoga à Orée d’Anjou : téléphone 06 07 78 55 36